À l’heure où l’on repense nos manières de voyager, les longues traversées terrestres reviennent sur le devant de la scène. Moins rapides, mais plus ancrées dans le réel, elles séduisent une nouvelle génération de voyageurs en quête de sens et soucieux de leur empreinte carbone.
Fini le tourisme en accéléré et les vols low-cost empilés : place au slow travel, aux rencontres sur le bord de la route, aux kilomètres avalés sans précipitation. Voyager de l’Europe à l’Asie, jusqu’au Japon, c’est aujourd’hui un choix affirmé, entre sobriété, aventure et immersion. Ce type de périple demande de la préparation, une bonne dose de souplesse… et quelques bons repères avant le départ.

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Un itinéraire sur plusieurs continents
Ce type de road-trip s’étire généralement sur 9 à 18 mois selon les détours et les frontières. Le départ se fait souvent depuis la France ou un autre pays d’Europe de l’Ouest, direction les Balkans puis l’Asie centrale, avant de viser le Japon via la Chine, la Corée du Sud ou un envoi maritime depuis l’Inde ou la Russie.
Les grandes étapes classiques incluent :
- Europe de l’Est : Slovénie, Hongrie, Roumanie, Serbie
- Caucase et Moyen-Orient : Géorgie, Arménie, Turquie
- Asie centrale : Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan
- Asie de l’Est : Chine, Pakistan, Népal, puis envoi du véhicule vers le Japon
Assurances et documents : des formalités à prévoir
Avant de partir, il faut anticiper plusieurs volets administratifs. En priorité : les visas, qui varient fortement selon les pays. Certains exigent un visa obtenu en amont (comme l’Iran ou la Chine), d’autres un visa à l’arrivée ou une simple exemption. Le durée de validité, les conditions d’entrée (assurance, carnet de vaccination) et les formalités douanières pour le véhicule doivent être passées au crible pour chaque étape.
Ensuite, il y a la question de l’assurance véhicule. Tous les pays ne reconnaissent pas la carte verte européenne. Il est donc impératif de se renseigner sur les pays couverts et de prévoir des assurances locales à la frontière quand nécessaire. Il est utile, dès le départ, de trouver l'assurance auto en ligne la mieux adaptée à ses besoins, notamment pour les trajets longue durée et l’hors-UE. Une couverture modulable peut éviter bien des frais imprévus.
Côté santé, une assurance voyage internationale est conseillée, voire obligatoire pour certains pays. Mieux vaut qu’elle couvre les soins hospitaliers, l’évacuation, et les sports "à risques" si l’on prévoit de faire du trekking.
Le rythme du slow travel sur les routes d’Asie
Un tel voyage ne se pense pas en kilomètres, mais en temps de découverte. La circulation en Asie centrale, par exemple, est bien plus lente qu’en Europe. Les routes sont parfois chaotiques, les pistes de montagne ou les cols à plus de 4000 mètres ralentissent considérablement l’avancée.
C’est ce ralentissement qui fait aussi l’intérêt de la route : traverser les steppes kirghizes, bivouaquer près d’un lac en Cappadoce, échanger un sourire avec un berger au pied du mont Ararat. C’est un voyage de la lenteur, où l’on s’adapte plus qu’on ne maîtrise.
La plupart des voyageurs choisissent de rester de deux à quatre semaines dans chaque pays, selon l’accueil, la météo, les formalités, les imprévus mécaniques… ou simplement l’envie de s’attarder. Le voyage devient alors un quotidien mouvant.
Conseils pratiques pour préparer son road-trip
- Alléger son aménagement : un véhicule trop chargé ou trop équipé peut devenir un handicap sur certaines routes (pistes en Asie centrale, altitude en Iran ou Pakistan). Mieux vaut miser sur la simplicité et la fiabilité.
- Se laisser de la marge : les retards sont la règle, que ce soit à cause de la météo, des formalités ou des pannes.
- Préparer un minimum de vocabulaire local : quelques mots ou gestes locaux en coréen, russe ou turc peuvent transformer les rapports humains en profondeur.
- Diversifier les moyens de se repérer : GPS, cartes papier, applications locales hors ligne… rien ne remplace la redondance en zones blanches.
Le Japon : point d’orgue du voyage
L’arrivée au Japon n’est pas toujours prévue dès le départ. Pour certains, c’est une évidence. Pour d’autres, une décision prise en cours de route. Il est généralement nécessaire d’expédier le véhicule par cargo depuis l’Inde, la Corée ou la Russie, puis de le récupérer à Yokohama ou Osaka.
Le choc culturel est immense : après des mois de routes poussiéreuses, le bitume japonais semble lisse comme un tatami. La logistique devient plus fluide, mais le coût de la vie augmente fortement. L’hiver à Hokkaido, avec ses réveils à -18°C, reste un souvenir fort pour ceux qui l’ont vécu… à condition d’avoir prévu une bonne isolation.
Envisager le retour
Peu de voyageurs reprennent la même route au retour. Certains envoient leur véhicule par bateau vers l’Europe, d’autres le vendent sur place, ou l’utilisent pour explorer d’autres continents si le budget le permet. D’autres encore décident de s’installer temporairement dans un pays coup de cœur.
Quel que soit le scénario, ce type d'aventure transforme en profondeur. On revient avec une autre idée du confort, du temps, du mouvement. Et souvent, l’envie de repartir, autrement.